ACTUALITE
Editorial
Bienvenue,
Vous êtes ici sur un site fondateur : celui de ce vaste chantier de réhabilitation du chevalier de Saint-George. C’est le 1er mai 1996 que j’ai inauguré ce chantier. Saint-George était alors totalement inconnu. Une ardente obligation s’imposait de faire découvrir et aimer la splendide musique de ce compositeur à la peau noire et de faire connaître une vie faite d’engagements au service des autres. Cette mission avait aussi pour objet de répondre par l’exemple au poison raciste qui se répandait en France et dans nombre de pays en montrant que le talent est indépendant de la couleur de peau.
Trois ans plus tard, mon livre « Monsieur de Saint-George, le Nègre des Lumières » était édité en France (chez Actes-Sud), puis aux Etats-Unis (chez Picador). J’inspirais, simultanément, la publication d’un CD de quatre concertos de Saint-George enregistré par l’Orchestre de la Suisse italienne (chez Forlane).
A plusieurs c’est mieux. Avec une poignée de copains et copines bien décidés, nous avons alors créé cet exceptionnel outil que l’association « Le Concert de Monsieur de Saint-George ». C’est notre équipe (et personne d’autre) qui a permis le baptême d’une rue du Chevalier de Saint-George dans le centre de Paris (voir ci-après l’histoire de ce combat) , qui est à l’origine de milliers de concerts en France et dans le monde grâce à la distribution gratuite de partitions, qui a permis des centaines d’heures d’émission sur les radios et les télévisions.
Bénévolat, don de soi, fraternité sont nos mots favoris. Et l’amitié nous réunit autant que le travail. Si vous partagez ces valeurs, rejoignez nous.
Alain GUÉDÉ
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UNE MAGNIFIQUE NOUVEAUTE
Tout commence par un gag : l’orchestre des Archets de Paris qui tient concert tous les soirs du printemps et de l’été dans la Sainte-Chapelle collait ses affiches sur les murs de l’entreprise d’Alain Guédé, « Le Canard Enchaîné ». Cette pratique amusait plutôt les journalistes du « Canard », presque tous mélomanes avertis. En juillet 1999, Guédé leur adresse un mail amusé qui disait en substance : « plutôt que de coller sur « mes » murs : vous pourriez aussi vous coller à une tâche magnifique ». Quelques jours plus tard, Saint-George était joué à la Sainte-Chapelle pour la première fois depuis deux siècles. Et c’était le premier d’une série de plusieurs centaines de concerts par cette formation. C’est aussi une belle histoire d’amitié.
Des musiciens hors-pairs (solistes de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre national de France) jouant du Saint-George au point de l’avoir « dans les doigts » à un point incroyable : le CD qui vient de sortir ne pouvait être qu’excellent. Et il l’est. Trois solistes différents illustrent chacun les facettes variées de la musique de Saint-George : tantôt virtuose et joueur, tantôt mélancolique et souvent séducteur.
Mis en vente : le 10 mai 2007
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RETOUR SUR UNE BATAILLE DE RUE
Plaque
Glups ! Nous découvrons sur un site Internet que la Fédération nationale des associations d’originaires d’Outre-Mer (Fadom) a permis que soit baptisée, le 4 février 2002, la rue du Chevalier de Saint-George en lieu et place de la rue Richepance. Ce type de comportement n’est pas nouveau : le travail du « Concert de Monsieur de Saint-George » et de son président a souvent fait, depuis sept ans, l’objet d’un pillage de la part d’individus peu scrupuleux. Ces méthodes nous ont parfois contraints à prendre des mesures que nous ne souhaitions pas.
Mais généralement, nous préférons ne pas réagir : le temps nous est précieux et notre priorité consiste à aller de l’avant en ouvrant toutes grandes les portes de la Maison Saint-George que nous construisons dans l’amitié et le désintéressement. Mais il arrive trop souvent que certains tentent de nous mettre dehors de cette maison commune. Trop, c’est trop et il nous faut aujourd’hui répondre en communiquant tous les éléments du débat.
Rappelons-le : le Concert de Monsieur de Saint-George est la seule association qui a permis ce baptême au terme d’une « bataille de rue » farouche au cours de laquelle cette Fadom a été le bras des opposants à Saint-George.
Voici la chronologie exacte des faits. Nous disposons, évidemment; de toutes les preuves de ce que nous allons décrire ici et sommes prêts à les fournir aux adhérents de l’association.
En avril 2000, le Figaro annonce la décision de Bertrand Delanoë de débaptiser la rue Richepance qui porte le nom du général qui a été envoyé par Napoléon pour rétablir l’esclavage en Guadeloupe. Les riverains, soutenus par les maires des 1er et 4ème arrondissements créent une association de défense : « Oui à la Rue Richepance » et menacent le maire d’une pluie de tomates le jour de l’inauguration.
A la fin du printemps 2001, le maire de Paris crée une commission consultative pour proposer des noms pour la future appellation de la rue, commission présidée par l’adjointe à la Mémoire Odette Christienne, et organisée par la directrice adjointe du cabinet du maire, Hélène de Largentaye. Le 19 juin, un courrier du maire, Bertrand Delanoë, invite Alain Guédé, président de l’association Le Concert de Monsieur de Saint-George à participer à cette commission.
Le 29 juin 2001, cette commission se réunit pour la première fois. Elle comprend des représentants d’associations d’originaires de l’Outre-Mer (dont la Fadom), des membres du cabinet du maire, des représentants des ministères concernés, des dirigeants d’associations de défense des droits de l’Homme (Ligue des Droits de l’Homme, Mrap, etc.), Mme George Pau-Langevin, déléguée du maire aux originaires de l’Outre-Mer et des personnalités qualifiées, dont Alain Guédé, biographe de Saint-George et président du Concert de Monsieur de Saint-George. Est également présent M. Alain Le Garrec, élu du 4ème arrondissement et responsable du parti socialiste dans cet arrondissement. On relève que les associations de l’Outre-Mer qui travaillent avec nous pour Saint-George ne sont pas conviées. Notamment : le Cercle de l’Outre Mer et France-Outre mer dont le siège est sis à quelques dizaines de mètres de la rue Richepance. Les élus de l’opposition municipale refusent de siéger.
Lors de cette première réunion, M. Thiant, président de la Fadom, déclare que « deux noms paraissent devoir s’imposer », Delgrès et la mulâtresse Solitude. Une rue de Paris portant le nom de Delgrès, seul un nom est possible selon le président de cette Fédération, celui de la mulâtresse Solitude. Au demeurant, lors du « pot » qui suit cette première réunion, Mme Pau-Langevin répète que le maire lui a promis de donner le nom d’une femme à cette rue, la seule femme en lice étant la mulâtresse Solitude dont elle est une farouche partisane. Les jeux seraient-ils donc faits ?
dossier commission
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"Le premier dossier remis à la Commission"
Juillet-août 2001 : un été torride. Au cours de cette première réunion, une inquiétude s’est manifestée sur la réaction possible des habitants de la rue pour lesquels un changement de nom est porteur d’un fort préjudice, et notamment les commerçants. Nous pensons, en effet que, compte tenu des promesses formulées avant son élection par le candidat Delanoë sur la « démocratie participative », le maire Delanoë devra fortement tenir compte des souhaits des premiers concernés, à savoir les habitants.
Notre association décide alors de se jeter à corps perdu dans un travail de persuasion par un intense porte-à-porte. Nous rencontrons tous les commerçants, parfois avec des personnalités « people », telles notre amie, miss-France, Sonia Rollant (d’origine africaine) qui provoque un début d’émeute en venant déjeuner avec nous dans une brasserie de la rue ou l’extraordinaire soprano Magali Léger (d’origine guadeloupéenne). Chaque commerçant se voit aussi remettre un documentaire vidéo de huit minutes réalisé par notre ami et membre du bureau de notre association Emmanuel Toko.
Nous insistons sur le fait que Saint-George était un habitant du quartier et sur le fait que sa réhabilitation et la notoriété qu’elle provoque seront bénéfiques pour cette rue commerçante.
Des centaines d’heures sont ainsi passées chez les habitants. Le vent commence à tourner en notre faveur quand une commerçante et artisane d’art, Sandrine Delobel, trésorière de l’association « Oui à la rue Richepance », met en boucle ce documentaire dans son magasin pour ses clientes.
Coté mairie, l’attitude est parfois un peu différente. Si nous rencontrons une attitude constructive de la plupart des collaborateurs du maire, tous désireux de trouver un candidat de consensus, chez certains au contraire, le ton est à l’intimidation. Au cours d’un déjeuner de travail, un triste individu évoque, ainsi, une enquête demandée aux renseignements généraux sur les dirigeants de l’association « Oui à la Rue Richepance ». A l’inverse, les militants du Concert de Monsieur de Saint-George, ont noué des rapports constructifs, devenus bien vite amicaux, avec le président de cette association de riverains dont les arguments n’étaient pas infondés. Nous avons notamment aidé cette association à monter un dossier de demande d’indemnisation et avons accompagné les dirigeants à la mairie pour défendre cette demande.
"Les actes de bravoure de Colonel Saint-George : trois pages soumises à la Commission."
Le 17 novembre 2001.- Le Concert de Monsieur de Saint-George apprend, par une indiscrétion que le maire a choisi le « chevalier de Saint-George ». M. Le Garrec tente un dernier baroud d’honneur auprès du maire. Il lui est répondu que s’il avait « travaillé » ses électeurs du 1er arrondissement autant que nous l’avons fait il serait en droit de s’exprimer. Quelques années plus tard, M. Delanoë remerciera brutalement M. Le Garrec de sa responsabilité de rénovateur du quartier des Halles.
Le 18 novembre 2001.- Dernière réunion de la Commission qui est avisée de la décision du maire. Alain Guédé prononce un discours consensuel sur Saint-George, son parcours, son engagement au service de la République et le symbole de Tolérance qu’il constitue. Ce discours servira de base à celui que le maire prononcera le jour de l’inauguration. La commission vote : Saint-George est désigné à l’unanimité.
Le 19 novembre 2001.- La Commission de Dénomination des Rues de la ville de Paris, présidée par un adjoint au maire, M. Caffet, agrée ce choix.
Le 20 novembre 2001.- Mme Pau Langevin organise une réunion dans la mairie du IVe arrondissement pour annoncer la décision du maire. Le Concert de Monsieur de Saint-George n’a pas été invité mais, prévenu par de nombreux amis. Nous sommes donc extrêmement présent. Mme Pau-Langevin charge alors M. Le Garrec de dresser un portrait de Saint-George. C’est un véritable appel à la rébellion contre la décision du maire. Notre héros y est présenté comme un courtisan, inconsistant, gigolo, qui aurait écrit un peu de musique qui « par bonheur et pour son bien » (sic) a été oubliée. Heureusement, une participante intervient pour indiquer que « le spécialiste » de Saint-George, Guédé, est dans la salle et demande qu’il présente Saint-George. Notre présentation soulève l’assistance pour Saint-George.
Le 22 novembre 2001.- Alain Le Garrec adresse, un courrier à l’employeur d’Alain Guédé, « Le Canard Enchaîné », dans laquelle il reproche à ce journal connu pour ses engagements au service des droits de l’homme d’abriter un défenseur de l’esclavage (à savoir Guédé…) puisque Saint-George était, ose-t-il affirmer du coté des esclavagistes. Le but est, évidemment, d’obtenir le licenciement du président du Concert de Monsieur de Saint-George. Ces méthodes hallucinantes où la calomnie à la délation rappellent une période douloureuse de notre histoire. Pourquoi cette haine, ces méthodes incroyables pour un simple nom de rue ? Pourquoi Mme Pau-Langevin, informée par nos soins, ne désavoue pas ces méthodes ?
Nous tenons ce courrier à la disposition de nos adhérents.
Le 25 novembre 2001.- l’association « Oui à la rue Richepance » envoie un courrier au maire de Paris, Bertrand Delanoë dans laquelle elle regrette, certes, le changement de nom, mais précise qu’elle ne s’y oppose plus et demande que le choix du maire se porte sur le Chevalier de Saint-George. Trois mois plus tard, cette association changera de nom pour se baptiser « Oui à la rue du Chevalier de Saint-George ». Une fusion avec « Le Concert de Monsieur de Saint-George » sera ensuite envisagée.
Début décembre 2001, Mme Hélène de Largentaye réunit Alain Guédé et les « vaincus », George Pau-Langevin et Alain Le Garrec au cours d’un déjeuner. L’objet est de se réconcilier pour organiser la suite des évènements, c'est-à-dire le vote par le Conseil de Paris puis une inauguration sans risque pour le maire. Guédé remercie la directrice adjointe du cabinet du maire et résume l’alternative suivante : ou bien le maire souhaite recueillir seul les bénéfices de sa décision (et le vote du conseil municipal se fera « gauche contre droite » dans un rapport de forces entre majorité et opposition) ou bien il préfère un vote unanime. Guédé émet le souhait que, s’agissant d’un moment quasi-historique aucune voix hostile ne s’élève au conseil de Paris. Mme Pau-Langevin et M. Le Garrec pensent, au contraire, que la gauche doit récolter tous les fruits de cette décision.
M. Delanoë va arbitrer en notre faveur et notre association est mandatée pour tenter de parvenir à un scrutin unanime. Nous nous adressons dès lors, aux représentants des deux groupes d’opposition municipale : Philippe Séguin auquel l’association adresse un courrier et M. Jean-François Legaret maire du 1er arrondissement élu sur une liste Tiberi et qui doit prendre la parole pour l’opposition. Nous trouvons en ce dernier un interlocuteur constructif et intelligent. Il fera d’ailleurs voter une motion demandant qu’une plaque soit apposée sur l’hôtel particulier qu’habitait Saint-George, rue Saint-Honoré. Motion qui n’a ensuite jamais été appliquée…
Le 5 décembre 2001.- Pour la première fois, Mme Pau-Langevin rend visite aux riverains. Enfin !
Le 17 décembre 2001 est organisé le débat au conseil de Paris. M. Legaret, proteste certes contre la décision prise par Bertrand Delanoë de changer le nom d’une rue, mais se montre très laudatif à l’égard de Saint-George et rend un hommage au travail du « journaliste Alain Guédé » (sic). Il annonce pour finir que son groupe ne prendra pas part au vote. Freddy Loyson et ses amis, veillent, dans les couloirs, à ce qu’aucun comportement déviant ne trouble cette décision. M. Philippe Séguin avait pris la même décision. Les élus de l’opposition quittent donc la salle au moment du vote. Et la rue du Chevalier de Saint-George est donc approuvée à l’unanimité des votants.
Quelle date d’inauguration choisir ? Bertrand Delanoë souhaite alors que l’inauguration intervienne rapidement. Nous proposons la date du 4 février, anniversaire de la première abolition de l’esclavage par la Convention.
Le 17 janvier 2002.- Le bureau de notre association est reçu par le Directeur du Protocole de la Ville de Paris, M. Dujany, pour l’inauguration. Nous proposons un programme festif qui soit un vrai hommage à Saint-George. Coup de chance : le directeur est un fin connaisseur de la musique du XVIIIème siècle. Nous proposons donc que notre exposition garnisse la rue et qu’un petit concert ait lieu chez chacun des commerçants qui le souhaitent. Nous avons mandat pour veiller à l’organisation.
Le 1er février 2002.- Naël Atassi, James Brienne et Alain Guédé arpentent la future ex-rue Richepance avec les services du protocole et leurs techniciens pour préparer l’inauguration. Notre association organise tout : la mise en place de notre exposition dans la rue avec un panneau tous les dix mètres, l’emplacement du podium où Delanoë parlera (nous le situons face à la Brasserie « Le Relais Madeleine » où grâce au gérant et au serveur Abdel, nous avions établi, durant l’été, notre PC pour dialoguer avec les riverains).
Le 4 février 2002.- L ’inauguration devient une formidable fête.
Au relais Madeleine.
Alain Guédé, Naël Atassi et Bertrand Delanoë (de gauche à droite)
écoutent Sylvie Pécot, Odile Rhino et Anne-Claude Villars.
C’est le bureau de l’association et Alain Guédé qui accueillent le maire à l’entrée de la rue (à l’angle de la rue Saint-Honoré), lui présentent l’exposition et le guident au travers de chacun des concerts.
Au restaurant Gabrielle.
De gauche à droite Alain Guédé, Bertrand Delanoë, le ténor Kaleb Segor,
Christian Paul (ministre de l’Outre-mer) et le restaurateur de Gabrielle
Des musiciens de renommée mondiale servent la musique du « chevalier » : quatuors, sonates pour violon, romances. Sonia Rolland et Laura Flessel sont là,
soniarolland
Hôtel Richepance.
Magali Léger, Mylène Alexis et la championne d’escrime Laura Flessel devant la caméra d’Emmanuel Toko
sous les caméras d’Emmanuel Toko et de Dominique Gallet. Jenny Alpha lit un texte. Dans son discours, Delanoë rend un vibrant hommage à Saint-George et fait applaudir Alain Guédé par un public de plusieurs centaines de personnes, enthousiastes. Ce dernier prononcera ensuite un petit discours de présentation de Saint-George lors d’un grand concert dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris. La journée a été magnifique.
Toute l’association a été sur le pont. Et a gagné. Ont œuvré : Nicole Alpha (travail sur les institutions), Naël Atassi (relations avec les riverains, organisation de l’inauguration), Marc Boss (l’exposition, recherche-coordination) James Brienne (l’exposition, graphisme, lobbying, organisation), Jacqueline Godefroy (l’exposition, informatique), la très regrettée Anne-Marie Thomas (l’exposition), Laurence Verrant (exposition, recherche), Danièle et Bernard Gentric (organisation), etc. Laurent Bureau, élu (PS) de Paris et président du Festival Jeunes Talents nous a aussi apporté son appui.
Les artistes Anne-Claude Villars, Magali Léger, Odile Rhino, Mylène Alexis, et notre immense amie Sylvie Pécot aujourd’hui décédée, ainsi que les Archets de Paris ont joué gratuitement chez les commerçants le jour de cette inauguration.
A noter que bientôt, l’association « Oui à la rue Richepance » changera de nom pour devenir « Oui à la rue du Chevalier de Saint-George ».
Un concert, le soir dans le salon de l’Hôtel de Ville, avec l’Orchestre des Archets de Paris et Odile Rhino a magnifiquement ponctué cette journée. Ce concert a été précédé d’un discours d’Alain Guédé. Un autre exemplaire de l’exposition était affiché dans ce Salon. Détail amusant : M. Le Garrec n’assistait pas à ce concert (pas plus que Mme Pau-Langevin). Ils auraient pu constater, pourtant, combien est immense le talent de Saint-George.
Victoire magnifique, oui. Mais après cette magnifique journée de Lumières, les ténèbres vont bientôt retomber. Dès le lendemain de cette magnifique journée, « Le Figaro » publie un article d’un dénommé Claude Ribbe qui prend une vigoureuse défense de Richepance, un honnête soldat qui, selon Ribbe, n’a fait qu’obéir aux ordres et dont le nom orne le fronton de l’Arc de Triomphe. Delanoë se voit accusé d’avoir injustement jeté bas Richepance et érigé Saint-George sous la pression d’une mouche qui l’aurait piqué : Alain Guédé. Lequel se trouve, au passage, traité de « charlatan ».
Nous répondons à ce pamphlet ordurier dans les colonnes du même Figaro. A cette faveur, nous découvrons qui est ce Ribbe : un procès récent a montré que ce défenseur de Richepance avait été la « plume » du Général Aussaresses, ce tortionnaire condamné pour apologie de crime contre l’Humanité. Aussaresses s’était d’ailleurs présenté au palais de justice de Paris appuyé sur cet individu. On a su depuis quel rôle avait joué ce général auprès des tortionnaires chiliens et argentin dans le cadre de la sinistre opération Condor. L’actualité nous délivrera plus tard un message intéressant : Ribbe était le collaborateur (et nous avons aujourd’hui la preuve qu’il était appointé) d’une autre immense défenseur des droits de l’homme, Jean-Bertrand Aristide. Voilà l’homme qui ose nous cracher à la figure.
Le droit de réponse publié dans « Le Figaro » montrera qui est cet individu. Il se conclut par un défit à Ribbe : que, plutôt que de vendre sa plume et son âme aux des tortionnaires et aux dictateurs, il écrive enfin sur Saint-George.
Le supplétif des tortionnaires est piqué au vif. Trois ans plus tard, sort une « biographie » de Ribbe, qui est pour l’essentiel une synthèse d’un ouvrage publié en Suisse, Emil Smidak et de celui d’Alain Guédé. Mme Pau Langevin, (ancienne présidente du MRAP…) organise une conférence à l’hôtel Novotel de Paris (avec carton d’invitation à en-tête du maire) pour assurer, aux frais du contribuable parisien, la promotion du livre de Ribbe. Cette « conférence » se traduira par le déversement de tombereaux d’injures sur Guédé… qui ne peut répondre car il n’a, évidemment, pas été invité.
Il a fallu qu’une délégation de l’association composée d’un haut fonctionnaire, ancien conseiller de Pierre Bérégovoy, Guy Worms, et d’Alain Guédé soit reçue par M. Revel, nouveau directeur adjoint du cabinet de Bertrand Delanoë pour que cessent ces attaques et des excuses nous soient présentées.
Nous serions enclins, et c’est notre raison d’être, à nous réjouir du fait que les plus vipérins adversaires de Saint-George se rallient aujourd’hui à lui. Mais ce ralliement s’opère selon une méthode en vigueur dans certains milieux que Mme Pau-Langevin a naguère fréquenté : on élimine ceux à qui on vole leurs idées. Exemple : dès le lendemain de cette inauguration, nous avons offert (moyennant la modeste prise en charge des frais d’impression) un exemplaire de notre exposition à Mme Pau-Langevin. Nous souhaitions que cette expo fasse le tour les écoles de la ville de Paris. Elle dort dans un tiroir.
Nous avons sollicité l’aide de la ville de Paris pour un « festival Saint-George » que nous voulions organiser. Jamais nous n’avons obtenu la moindre réponse.
Autre geste empreint d’une grande noblesse : en 2003 sort un documentaire sur Saint-George réalisé par Thierry Bellaiche et la société Eva Production. Ce documentaire a été tourné en partenariat et avec l’aide déterminante de notre association « Le Concert de Monsieur de Saint-George ». Quelques jours avant sa diffusion sur FR3 ce film est projeté dans une salle de la mairie de Paris à l’instigation de Mme Pau-Langevin. Notre association n’est pas invitée (mais elle sera quand même présente… grâce à quelques complicités).
De la même manière, en juin 2005, notre association prend une part dominante à l’organisation d’un concert, organisée par Musique et Patrimoine, dans le grand salon de l’hôtel de Ville de Paris. Pour la première fois, doivent être interprétés des airs de l’opéra « Le Nègre des Lumières ». La nouvelle adjointe à la Mémoire qui présente ce concert « oublie » de citer l’association qui a assuré toute l’intendance, prêté son exposition, fournit les partitions et demandé aucun droit d’auteur. Cette élue évoque l’opéra qui va être créé, mentionne la présence, dans la salle de Raymond Duffaut, directeur de l’opéra-théâtre d’Avignon et de Nadine Duffaut, metteur en scène, mais « oublie » totalement de citer l’auteur dudit opéra, Alain Guédé. Une de nos adhérentes lui demande, par courrier, les raisons de cet ostracisme. La réponse, à peine contournée, tient en un hommage au travail de Mme Pau-Langevin.
Bon… On a été un peu long et en règle générale, nous préférons construire que perdre notre temps en répondant aux destructeurs. Mais, il faut bien reconnaître que notre association en a plus que ras le bol d’être considérée comme une proie. « Vous devrez faire diligence pour triompher des vautours », conseille le Duc d’Orléans à Saint-George dans « Le Nègre des Lumières ». Sage conseil.
Toutes ces péripéties ne nous ferons pas toutefois dévier d’un pouce : le travail de réhabilitation de Saint-George est une maison ouverte à tous. Entre nous, il n’y a pas de concurrence, mais de l’amitié. Et, autant que faire se peut, la gratuité et la générosité sont les piliers de notre action.